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Channel: frontstage/ » Marc Huyghens
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De la lumière dans l’ombre

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L’après-Venus se poursuit, pour Marc Huyghens. Joy donne naissance à un second album, aussi prenant que le premier

All the battles, c’est le titre de ce disque qui sort à la fin de la semaine, a été produit par John Parish (Eels, PJ Harvey…). Et marque les débuts d’un nouveau line-up. Aux côtés de Marc Huyghens (chant, guitare) et de Françoise Vidick (percussions), ce n’est plus Anja Naucler que l’on retrouve mais Katel, à la basse, au chant et à la guitare.

Tu dis avoir voulu faire produire cet album par John Parish parce qu’il ne fait pas de compromis… Comme toi !

C’est un drôle de bonhomme! Il a une telle sincérité dans sa façon de travailler… J’en ai discuté quelques fois avec lui. Je lui demandais s’il était sûr, pour ceci ou ça… Mais en fait, il n’y a même pas de discussion, pour lui, c’est l’évidence même que quelque chose fonctionne ou non. Et dès lors qu’on accepte de rentrer dans cet univers…

Qu’allais-tu y chercher ?

C’est un univers musical qui a quand même ce côté assez rêche, et qui est très chaud en même temps. Ça paraît paradoxal, et c’est ça que nous allions chercher. On peut se poser la question de savoir ce que c’est que de surproduire. Combler une vacuité? Mais il y a eu un moment au milieu de la session où il a fallu me remettre en question. Remettre en question ce qu’il me reste d’ego.

Et aujourd’hui, avec le recul ?

Quand on réécoute les morceaux, il a rendu ça cohérent alors que c’est quand même fort éclectique. Tout bénef, donc !

Tu apprécies un album de sa discographie en particulier ?

Ah oui ! Comme pas mal de gens je pense, et c’est comme ça que je l’ai réellement découvert : c’est la b.o. de Rosie, le film flamand (Ndlr : de Patrice Toye). C’est John, et John n’a pas changé ! Sur l’album qui reprend des extraits des musiques de films qu’il a écrites, c’est dingue, mais tu reconnais tout de suite sa patte. Par-ci, par-là dans notre album, il s’y retrouve aussi, avec des petits éléments qu’il a rajoutés…  

Tu as également estimé que l’album précédent avait un côté sombre. A cause des instruments ?

Je pense que c’est le truc le plus sombre que j’ai pu faire. Si on rajoute à ça les tempos lents, les textes, les musiques… Il n’y a qu’un morceau en majeur sur tout l’album! Heureusement d’ailleurs qu’il était placé au milieu du disque. C’est «Vertigone». Le violoncelle a quand même aussi cette tonalité particulière… En même temps, quand on écoute les «Variations», des choses comme ça, il y a toujours un côté sombre au côté lumineux quoi. Dans la texture de l’instrument, le son… Je ne vais pas dire que nous nous y sommes complus, mais c’est ce que nous voulions.

Qu’est-ce que Joy t’apporte comme satisfaction que tu n’avais pas forcément avec Venus?

Quel que soit l’âge qu’on ait, je pense que si on continue à travailler dans un groupe, c’est qu’on a besoin d’une espèce d’atome familial. Que j’ai retrouvé plus authentique, plus vrai. Avec Venus, l’approche était plutôt celle de gens compétents, qui travaillent bien ensemble et qui deviennent amis si affinités. D’autre part, pour moi, le «groupe» commence à trois, c’est le basique, et nous pouvons jouer différemment sur le spectre: je pourrais prendre une guitare baryton, Françoise ne joue pas assise… C’est souple.

Le titre de l’album a-t-il aussi un petit quelque chose de personnel ? C’est presque All my battles…

En fait, je suis allé voir le site d’un photographe pro qui pendant un an a photographié son fils et l’univers de celui-ci. Quand ils allaient promener en forêt, l’obsession de ce gamin était de trouver des morceaux de bois ressemblant à des révolvers. Je suis resté bloqué sur cette photo. J’ai demandé à Olivia Mortier, une amie céramiste, de m’en refaire un : c’est celui qu’on voit sur la pochette. Et sur l’album, il y a, eh oui, une chanson d’amour, une seule, qui s’intitule All the battles. Pour moi, c’est une belle manière de symboliser notre petitesse face à ce qui se passe dans le monde… J’ai souvent l’impression d’avoir une pétoire en bois. Et malgré tout, on est fini, si on ne fait rien ! Voilà, c’est un symbole. Et c’est aussi minimaliste, comme illustration. J’adore cette pochette.

C’est vrai que c’est dépouillé, et donc intrigant…

J’espère !

Tu tires quels enseignements des premiers retours ? Ou de ce qu’on a pu dire sur les concerts ?

Pour le moment, je n’ai pas vraiment eu d’échos négatifs. Mais je pense que nous savons, en fait… On a juste à s’aguerrir, à jouer plus, sa lâcher plus. Que ça redevienne un petit peu sauvage.

 

Didier Stiers

En concert le 19 novembre au Botanique.
“All the battles” : notre critique * * *
 


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